vendredi 7 mars 2008

JJG




Grand ordonnateur musical du show des Enfoirés et auteur du cultissime hymne des Restos du coeur, Jean-Jacques Goldman ne délivre ses confidences qu'au compte-gouttes depuis le début de sa carrière. L'occasion, cette fois, de tordre le cou à la rumeur qui voudrait qu'il prépare un nouvel album…

LE FIGARO. Après plus de vingt ans de mobilisation, vous sentez-vous toujours aussi concerné ?
Jean-Jacques GOLDMAN. Oui, à tel point que ma préoccupation principale est l'avenir de cette émission. L'âge fait qu'on ne sent plus aussi bien les désirs des téléspectateurs. Il faut du sang neuf.

N'avez-vous jamais envie de passer le flambeau à la jeune génération ?
Si bien sûr. Je suis d'ailleurs le plus vieux dans l'équipe ! Les jeunes qui veulent proposer, s'impliquer, sont toujours bienvenus. Ça vient.

Quelles sont, d'après vous, les raisons d'un tel succès télévisuel ?
A priori, on peut penser qu'avec quarante personnes appréciées du public il est facile de faire de l'audience… Mais comment faire vivre ensemble quarante vedettes ? ! Des collègues américains, canadiens, anglais sont ahuris de nous voir cohabiter ainsi, sans entourage, comme «en colo», et me disent que c'est inenvisageable chez eux. Je crois que la vraie singularité se situe là. À mon avis la «2e génération» Cabrel, Le Forestier, Voulzy, Souchon et moi a été déterminante. Par hasard, par miracle, nous étions tous sans ego, responsables et respectueux les uns des autres. Et le pli a été pris.

Combien de temps vous prend la préparation de cet événement ?
La première réunion a lieu au printemps. En fait, on tire les leçons de l'émission qui vient de se dérouler, puis on décide des grandes lignes (lieu, thème) de la suivante avant l'été. Et dès septembre, c'est une occupation quasi quotidienne.

Cela vous touche-t-il qu'on reprenne vos chansons lors de ce show ?
Pas vraiment. Ce qui me touche vraiment, c'est quand un numéro est réussi : bonne chanson, bon casting, bon arrangement, bon scénario, bon visuel. Ça j'adore !

Le concert des Restos constitue un formidable outil de promotion pour les artistes. Cela ne dénature-t-il pas le caractère caritatif de leur engagement ?
À partir du moment où notre critère de sélection est la notoriété, ce sont généralement des artistes qui n'ont pas besoin de ça. Ils apportent leur notoriété à l'émission et pas le contraire. Mais j'admets que dans certains cas ce n'est plus tout à fait vrai. Et peu importe. Notre priorité, c'est les gens dans la rue, donc on prend l'équipe qui, à notre sens, fera de l'audience. Point. Mais franchement, je n'en connais pas de cyniques.

À combien limitez-vous le nombre d'Enfoirés ?
À quarante pour l'instant, mais on va probablement réduire à l'avenir, car c'est trop pour un spectacle de deux heures…

Avez-vous l'ambition d'y incorporer des stars internationales ?
Le problème ne s'est pas trop posé, mais la question est : sommes-nous persuadés que Madonna, Springsteen, Beyoncé ou Mika feraient sensiblement grimper l'audience ? Ce n'est pas certain. En revanche je ne les imagine pas manger une semaine à la cantine avec les techniciens, se changer dans des loges collectives et se déplacer en car… ! Et c'est ce qui fait que cette émission est différente.

Pourquoi cette éternelle discrétion avec les médias ?
Mais je ne déteste pas ! C'est juste que j'ai plein d'autres trucs qui me passionnent à ­faire. Le temps me manque cruellement.

N'avez-vous jamais envie de réagir à tel ou tel fait d'actualité ?
Médiatiquement ? Pas vraiment. C'est un peu de la modestie, beaucoup de la paresse, voire de la lâcheté. En tout cas un manque de goût pour ça. Si ça me semblait utile, je crois que je le ferais. Ce n'est pas le cas.

Des bruits récents disent que vous prépareriez un album… Rumeur ou info ?
Non, c'est faux. Je ne fais pas du tout de musique ces temps-ci.

Et quand vos fans vous retrouveront-ils sur scène ?
Franchement, je ne sais pas. Mais en tout cas pas dans les années à venir.

Le figaro

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