mardi 26 février 2008

Mémoire

(...)
Et puis surtout, surtout, monsieur le président, avec votre projet vous demandez aux enseignants d'entraîner les enfants d'aujourd'hui dans le malheur des enfants juifs du passé. Bien sûr, il faut parler de la Shoah, mais pas n'importe comment. Il faut donner la parole à Anne Frank, à Primo Levi, aux historiens, aux philosophes, aux témoins, à ceux que le malheur a embarqués dans la rage de comprendre. Notre dignité, c'est de faire quelque chose de la blessure passée, ne pas nous y soumettre et surtout ne pas entraîner d'autres enfants dans la souffrance.

Boris Cyrulnik est neuropsychiatre. - Article paru dans l'édition du Monde du 20.02.08.

mardi 12 février 2008

Yes, we can !

L'Amérique est responsable du quart de la pollution mondiale mais elle peut changer si elle le veut...



http://www.dipdive.com

En faire tout un fromage ?



La logique européenne est-elle en train de sonner le glas de nos bons fromages au lait cru?

La France va-t-elle devenir « l’autre pays du fromage »?

En effet, notre pays qui comptait autant de fromages que de jours de l’année, a vu en quelques années ce chiffre chuter dramatiquement.

Nous aurions perdu en quelques années une cinquantaine de fromages, et les responsables sont connus.

Ce sont surtout les producteurs de fromages stérilisés, lesquels ont décidé de faire la chasse aux fromages à lait cru, en utilisant des arguments des plus discutables: les fromages à lait cru seraient porteurs de tous les germes du monde.

Pourtant cet argument est loin d’être prouvé: des expériences scientifiques ont prouvé que lorsqu’on est sous antibiotiques, il est préférable de consommer des produits à base de lait cru, afin de reconstituer la flore intestinale, laquelle a été détruite par l’absorption des médicaments.

De plus il est notoire aujourd’hui que les enfants qui mangent de plus en plus de produits pasteurisés perdent leur immunité naturelle, ceci expliquant peut être l’augmentation des cas d’allergies.

Pourtant, par lobbies interposés, ces « industriels du fromage stérilisé » se sont invités dans l’union européenne.

Ils demandent que les camemberts, pour ne citer qu’eux, soient fabriqués avec des laits thermisés ou micro-filtrés, à la place du lait cru.

Ils en fabriquent aujourd’hui 250 000 par jour.

Mieux, ils demandent de pouvoir acheter pour faire leur camembert, du lait du monde entier, sans limiter, comme aujourd’hui, sa provenance à la seule Normandie.

Ce qui est un crime de lèse majesté pour les tenants de l’AOC (appellation d’origine contrôlée).

N’ayant pas obtenu gain de cause, ces industriels du fromage ont quitté les bancs de l’AOC, mais continuent de vendre leur fromage sous la même présentation, convaincu que le consommateur ne verra pas la différence.

Mais pour les amoureux du bon fromage, la différence est plus que perceptible: ces nouveaux camemberts sont totalement insipides, à moins d’aimer un fromage qui est plus proche du plâtre que d’un aliment.

Le camembert n’est pas leur seul objectif: ils font aussi du brie, du coulommiers, en y rajoutant quelques ferments supplémentaires.

Une autre affaire fait grand bruit depuis quelques jours: deux réalisateurs (Joel Santoni, et Jean Charles Deniau) ont sorti récemment un documentaire sur FR3 (26 décembre 2007): « ces fromages qu’on assassine ». dans leur documentaire, ils s’en prenaient nommément aux producteurs des fromages stérilisés (Lactalis), lesquels se sont émus d’être mis en cause sur une chaîne qu’ils sponsorisent grassement par des espaces publicitaires.

Or Lactalis c’est aussi la marque Président, Lanquetot, et le Cheese des Burgers.

Y a –t-il un lien de cause à effet? toujours est-il que le film a été tronqué lors de sa diffusion, des passages les plus « délicats », sans l’accord des réalisateurs.

Tout cela a mis très en colère les réalisateurs du film et Périco Legasse, le journaliste qui servait de guide dans ce film engagé et sincère.

La bataille du lait cru continue donc de plus belle, et espérons qu’elle sera gagnée un jour définitivement, sinon nous pourrons dire adieu au roquefort, au salers et à bien d’autres joyeusetés gastronomiques.

Imaginez vous un réveillon 2008 sans l’inévitable Vacherin au mont d’or, si onctueux qu’il doit être dégusté à la petite cuillère?

Car comme disait un vieil ami africain « ce n’est pas parce que le mouton n’a pas de dents, qu’il faut mettre la main dans sa bouche ».


Article rédigé par olivier cabanel