samedi 6 janvier 2018

Trois jours et une nuit de Pierre LEMAITRE


Mon 3e roman de LEMAITRE ne m'a pas déçue ! c'est plutôt un drame psychologique qui commence lors de la grande tempête de 1999 à Beauval et la disparition d'un enfant. 

Dès les deux premiers chapitres, on est accroché. Impossible à quitter !

"La rumeur est une sauce fragile, elle prend ou elle ne prend pas."

"Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien. Ulysse. Ne cherchez pas la raison pour laquelle son propriétaire, M. Desmedt, avait donné à ce bâtard blanc et fauve, maigre comme un clou et haut sur pattes, le nom d'un héros grec, ce sera un mystère de plus dans cette histoire."

 "Il y avait quelque chose de douloureux à constater qu'une jeune femme si délicieuse, si sexy, puisse être aussi franchement sotte."

"L'activité religieuse était assez saisonnière. La plupart des fidèles revenait à la messe lorsque que l'agriculture était en difficulté, quand les prix du bovin entraient en récession ou que les usines de la région préparaient des plans de licenciement. L'église proposait une prestation, on se comportait comme des consommateurs. Même les grands événements cycliques comme Noël, Pâques, ou l'Assomption n'échappaient pas à cette règle utilitaire. C'était la manière, pour les adhérents, d'acquitter l'abonnement leur permettant, dans l'année, de recourir aux services à la demande."

"Elle fréquentait l'église quand elle avait besoin de secours. Dieu était un voisin un peu distant qu'on avait plaisir à croiser et à qui on ne rechignait pas de demander un petit service de temps à autre. Elle allait à la messe de Noël comme on visite une vieille tante."

"La vie doit toujours reprendre le dessus, elle adorait cette expression. Cela signifiait que la vie devait continuer de couler, non pas telle qu'elle était mais telle qu'on la désirait. La réalité n'était qu'une question de volonté, il ne servait à rien de se laisser envahir par des tracas inutiles, le plus sûr pour les éloigner était de les ignorer, c'était une méthode imparable, toute son existence montrait qu'elle fonctionnait à merveille."

"Telle était sa punition : purger sa peine en toute liberté au prix de son existence tout entière."

"Sa vie n'était rien d'autre que l'immense défaite à laquelle son enfance, un pur chagrin, l'avait destiné."

"Sa peine, pour le crime qu'il avait commis, n'était pas constituée d'années de prison, mais d'une vie entière qu'il abhorrait d'avance, qui représentait tout ce qu'il détestait, auprès de gens médiocres, à exercer un métier qu'il aimait dans des conditions qu'il haïssait..."

"Le genre de lettre idiote, menteuse et prévisible qu'adressent tous les hommes lâches à toutes les femmes qu'ils se décident enfin à quitter."

"Les papiers se trouvaient dans le même tiroir depuis la naissance du monde."





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