mercredi 30 janvier 2019

"Fendre l'armure" d'Anna GAVALDA


Recueil de nouvelles paru en 2018, meilleur que « je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » au titre si évocateur qu’il m’avait finalement un peu laissée sur la faim.
« Fendre l’armure » ressemble 7 nouvelles totalement différentes écrites pas des femmes ou des hommes à la première personne. 
Le lien : la blessure. Très bon recueil !

Quelques jolies phrases :

« J’te jure, la préf de Bobigny à côté, c’était la ferme Playmobil. »

« Il s’est levé et j’ai vu qu’il avait pas du tout le physique de ses pieds. »
« Parce que toute cette ribambelle de petits poèmes tactiles c’était très joli, mais c’était typique un truc de drague super bien rodé. »
« Quand les gens vous font rire et même s’il a beau le nier, le cœur est déjà baisé. »
«Bon. Je buvais trop d’alcool. Je n’ai pas envie de m’étendre sur ce sujet, ceux qui savent savent et n’ont pas besoin qu’on leur raconte avec quel génie le cerveau se met au service du coude et ceux qui ne savent pas ne peuvent pas comprendre. Il arrive un moment où l’on prend conscience que l’alcool (et toutes les pensées qui en découlent, se battre, résister, marchander, céder, nier, gagner du terrain, lutter, négocier, pavoiser, capituler, culpabiliser, avancer, reculer, trébucher, tomber, perdre) est l’occupation la plus importante de la journée. Pardon. Est la seule occupation de la journée. Ceux qui ont une fois, ou plusieurs, mais toujours en vain, tenté d’arrêter de fumer auront une vague idée de la misère morale dans laquelle nous plonge l’inanité d’une telle relation entre soi et soi-même à la différence près, et quelle différence, que fumer n’est pas un acte honteux aux yeux du monde. »
« –Si j’avais su que je l’aimais autant, je l’aurais aimé encore davantage. »
« Grâce à lui, j’ai rencontré Bernard qui a perdu un fils du même âge que le nôtre. Lui, sa femme l’a quitté par-dessus le marché. Il a essayé de se foutre en l’air deux fois et puis en fin de compte y s’est remarié. Comme il dit, ça revient à peu près au même sauf que ça lui fait plus d’emmerdements. »
« Y va pas passer le reste de sa vie à lire des bêtises et à empiler des briques sur un écran de télé, merde ! »
« Je lui ai laissé mon blouson. J’ai dépiauté deux morceaux de sucre que j’avais récupérés dans un self et je les ai glissés dans la poche intérieure. Pour la route. Le trou a été vite rebouché. C’était pas un gros chien. »
« J’éprouve un haut-le-cœur en poussant la porte. D’une fois sur l’autre, j’oublie à quel point je hais le McDonald’s. Cette odeur… Cette odeur de graillon, de laideur, de cruauté animale et de vulgarité mélangés. Pourquoi les serveuses se laissent-elles ainsi enlaidir ? Pourquoi porter cette visière insensée ? Pourquoi les gens font-ils si docilement la queue ? Pourquoi cette musique d’ambiance »
Et tellement d’autres !😊

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