samedi 14 septembre 2013

"La Cuisinière d'Himmler" de Franz-Olivier GIESBERT



Le récit truculent d'une femme qui traverse l'Histoire du XXème siècle : du génocide Arménien au nazisme, au maoïsme… Elle y raconte ses souvenirs, ses drames, ses amours, ses haines, ses vengeances… Et tout cela sur le ton de Tatie Danielle. `

Un grand moment de lecture !


"Je ne supporte pas les gens qui se plaignent. Or, il n'y a que ça, sur cette terre. C'est pourquoi j'ai un problème avec les gens. 
(…)
La seule chose qui nous sépare des animaux, finalement, ce n'est pas la conscience qu'on leur refuse bêtement, mais cette tendance à l'auto-appitoiement qui tire l'humanité vers le bas. Comment peut-on y laisser libre cours alors que, dehors, nous appellent la nature et le soleil et la terre ? 
Jusqu'à mon dernier souffle et même encore après, je ne croirai qu'aux forces de l'amour, du rire et de la vengeance."

"La vie serait à mourir. Ce sont nos folies qui nous maintiennent debout.
J'ai pour principe de vivre chaque instant comme s'il était l'ultime. Chaque geste, chaque mot. J'entends bien décéder tranquille, sans regret ni remords."

"L'amour consiste à se fondre dans l'autre et non à s'oublier dans le miroir qu'il vous tend."

"Gabriel et moi avons passé une grande partie de la nuit, au milieu des moutons, à nous dire notre amour sans nous toucher, ni même nous effleurer, (…) 
"Il faut toujours revenir à l'esprit d'enfance, disait ma grand-mère. C'est là que tu retrouveras tout. Dieu, l'amour, le bonheur. " 
Mais c'est quand même une chose étrange, à la fin, que l'amour rende si bête et en même temps si heureux. "

"Pendant la fermeture hebdomadaire de mon établissement, le dimanche après-midi et toute la journée du lundi, je peux rester des heures, sur mon ban, sous le soleil qui mord la peau. Je fais causette dans ma tête avec tous mes morts que je vais bientôt retrouver au ciel. Une amie que j'ai perdue de vue aimait dire que leur commerce était bien plus agréable que celui des vivants. Elle a raison : non seulement ils ne sont pas à cran, mais ils ont tout leur temps. Ils m'écoutent, ils me calment. 
Le grand âge qui est le mien m'a appris que les gens sont bien plus vivants en vous une fois qu'ils sont morts. C'est pourquoi mourir n'est pas disparaître, mais, au contraire, renaître dans la tête des autres. "





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