Adieu
(…)
Déjà ma barque fugitive
Au souffle des zéphyrs trompeurs,
S'éloigne à regret de la rive
Que m'offraient des dieux protecteurs.
J'affronte de nouveaux orages ;
Sans doute de nouveaux naufrages
Mon frêle esquif est dévoué,
Et pourtant à la fleur de l'âge,
Sur quels écueils, sur quels rivages
N'ai-je déjà échoué ?
Mais d'une plainte téméraire
Pourquoi fatiguer le destin ?
A peine au milieu du chemin,
Faut-il regarder en arrière ?
Mes lèvres à peine ont goûté
Le calice amer de la vie,
Loin de moi je l'ai rejeté ;
Mais l'arrêt cruel est porté,
Il faut le boire jusqu'à la lie !
(…)
Alphonse de LAMARTINE, Méditations Poétiques
1 commentaire:
Très belle photo du port de Saint-Florent et très bon poème de Lamartine, un peu triste quand même, mais vrai !
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