mardi 5 juin 2018

"Juste après la vague" de Sandrine COLLETTE


Un roman approprié en ce moment !

Le monde a été englouti suite à une vague géante causé par un volcan. Neuf enfants et leurs parents sont juchés en haut de la colline où se situe leur maison. Autour d'eux : rien que de l'eau... Ils sont seuls, depuis 6 jours, personne n'est venu. Les denrées se font rares : il va falloir prendre une terrible décision...

Un roman qui met mal à l'aise, l'horrible succède à inattendu, à l'insupportable. On ne peut pas rester insensible.

Quand même de jolies phrases :

"La mort qui approche en tenant les regrets par le bras..."

"Est-ce donc lui qui la rend si transparente ? Si c'était son regard à lui qui ne savait plus la voir."

"Elle a juste perçu le très léger déchirement à l'intérieur, jusque dans les vibrations de son corps, une partie sur le bateau avec six enfants, une partie qui reste sur l'île avec les trois autres."

"Trois petites erreurs. Et puis s’en vont."

"Pas besoin de mots pour entailler l'âme et la chair n'est-ce pas, le silence suffit, quand il se charge de tant de choses."

Milo ou la torpeur


"Le sommeil c'est comme un chat : il ne vient vous voir que si vous l'ignorez." Gillian Flynn dans "Les Apparences"

dimanche 3 juin 2018

"Pietra Viva" Léonor de Récondo

          Je prends les romans de Léonor de Récondo complètement dans le désordre ! Tout d'abord "Amours" puis "Point cardinal" et maintenant : "Pietra Viva", qui date de 2013 mais peu importe car ils sont tous émouvants et je retrouve la plume délicate et sensible avec un plaisir accru à chaque fois. 

Ce dernier nous plonge dans l'univers de Michel-Ange et c'est presqu'à regret que la lecture se termine. L'histoire commence par le décès d'un moine dont la beauté pure fascinait le maître. Bouleversé, il part à Carrare sélectionner les marbres pour le tombeau du Pape Jules II : La Pietà. Là-bas, il rencontrera un jeune garçon qui le fera plonger au plus profond de lui-même, dans sa propre enfance.




Depuis toute petite, je suis plongée dans l'univers de l'Art sous toutes ses formes (merci Maman!).
Plusieurs fois par jour, nous passions, ma soeur et moi, devant la réplique de 20 cm de la statue de Moïse par Michel Ange qui trônait dans les escaliers. 


Bien sûr, nous ne savions pas qui c'était : je m'imaginais tour à tour qu'il s'agissait de Dieu puis finalement du diable car il avait de petites cornes ! J'étais trop jeune pour m'intéresser à son auteur mais en lisant "Pietra Viva", cette statue m'est revenue en mémoire non sans une certaine nostalgie.

Plus tard, c'est Rodin qui m'a conquise par la pureté des lignes des corps sur des oeuvres comme : Le Baiser, Je suis belle, L'Éternel printemps, La Danaïde (...) et bien sûr le Penseur. 


"Pietra Viva" m'a ramenée à "La porte de l'enfer" de Rodin. Vous l'aurez compris, ce livre ne m'a pas laissée insensible et m'a donné encore plus l'envie de connaître et de voir in situ les différents oeuvres de Michel Ange en Italie.



Quelques phrases choisies :

"Dans une pierre vive
L'Art veut que pour toujours
Y vive le visage de l'aimée." Michelangelo Buonarroti

"La mort fait l'éloge de la vie comme celle du jour."

"Michelangelo a tout juste dix-sept ans. Le plus souvent, il se tait et s'abreuve du savoir des autres."

"La carriers ont tout de suite compris qu'il ne s'agit pas seulement d'un simple savoir, mais d'une véritable dévotion. Eux-mêmes n'ont pas abandonné leurs croyances païennes qui donnent vie à al montagne, lient la pierre à la Lune et les poussent à respecter tout ce qui recouvre l'or blanc : les arbres et la terre."

"Il efface de sa mémoire chaque image d'elle. Toute trace disparaît, absorbée par sa pensée obstinée, broyée par sa volonté.
C'est ainsi qu'à six ans, il devient orphelin de mère et de mémoire."

"Le ciel commence là où le sol s'arrête."

"La parfum, c'est le ciel qui s'embrase."

"Elle a raison, les femmes possèdent la force de défier la vie et la mort."

"Ils se laissent alors envahir par cette gaité contagieuse qui, en plus de les rendre complices, les entraîne loin de leurs incertitudes et de leurs souffrances."

"Les voir si amoureusement embrassés, alors qu'il est debout derrière la barrière de bois, le ramène à sa propre solitude, et à sa laideur qui le fait se sentir si seul. L'inadéquation fondamentale entre l'image qu'il a de son âme et son apparence le pousse à vouloir modeler le corps des autres, à s'approprier leur beauté."

"Il découvre la galette dont l'ingrédient secret est cet amour maternel  sans visage." 

"La chevelure de pluie s'est défaite.
De l'orage naît l'espoir infini
D'un amour retrouvé
Qui s'arrache à l'oubli
Pour ressusciter la mémoire de l'enfant
Dans le coeur de l'homme."








Ça bourdonne !


Parfums, couleurs , bourdonnements : tout y est ! Nous sommes presqu'en été...