samedi 31 août 2019

"Les Oubliés du dimanche" de Valérie Perrin



Un livre qui fait chaud au coeur comme un chat blotti contre soi.

C'est l'histoire de Justine, 21 ans, orpheline qui vit chez ses grands-parents avec son cousin suite au décès tragique de leurs parents. C'est une personne généreuse et patiente. Mais sa vie se résume à son travail. Elle se voit comme "une petite gonzesse mal coiffée qui remue du popotin le samedi soir au Paradis et pousse des chariot de désinfectants en tout genre".
Elle est aide soignante dans une maison de retraite et aime s'occuper de ces personnes âgées qui souvent se confient à elle. Notamment Hélène, une centenaire qui n'a jamais réussi à lire et qui lui raconte son histoire. Les souvenirs de l'une vont petit à petit révéler les non-dits de la famille de Justine.

Aucun atermoiement dans cette histoire, pas de pathos, juste de l'amour en barres. J'ai adoré !

Des extraits qui donnent envie :

" Mon amour,  la première fois que je t'ai embrassée, j'ai senti un battement d'ailes contre ma bouche. J'ai d'abord cru qu'un oiseau se débattait sous tes lèvres, que ton baiser ne voulait pas du mien.Mais quand ta langue est venue chercher la mienne, l'oiseau s'est mis à jouer avec nos souffle, c'était comme si on se le renvoyait de l'un à l'autre."

"Il faut écouter dans l'urgence car le silence n'est jamais loin."

"Quand on est petit, tous les grands sont des vieux."

"Nous avons tous deux vies. Une vie où l'on dit ce que l'on pensait une vie où on la ferme.Une vie où les mots passent sous silence."

"Dans sa famille, on ne se suicide pas. On vit dans le passé ou on allume la télé."

"On a forcément envie de vivre avec quelqu'un qui vous regarde."

"Mes souvenirs ont perdu la mémoire."

"L'amour ne supporte aucune explication."

"Mais n'empêche que quand j'ai un coup de blues, je prie pour que la vie m'apporte un parasol comme le sien.Son parasol s'appelle Lucien, c'était son mari."


vendredi 23 août 2019

Mademoiselle Liberté d'Alexandre Jardin


Je me suis laissée tenter par une amie (Carine) qui me l'a prêté suite à une publication d'un extrait qui m'avait plu. Malheureusement, ce roman n'est, pour moi, qu'un nouveau remake de "Fanfan", du "Zèbre"... Même si j'ai aimé retrouver son style, c'est un énième livre sur l'amour parfait terni par le quotidien et comment le garder idéal à l'aide d'artifices usagés voire outrés. 
Ses exubérances ne me font plus rire, pire me fatiguent. 
Je vais lire le dernier qui vient de sortir et qui semble être complètement différent ! Chiche ?

Quelques bons passages quand même : 

"La vie n'a pas le droit d'être décevante."

"Le passé n'est qu'un essai. Il ne tient qu'à nous de le retoucher pour le rendre admissible. Les souvenirs ne décèdent que lorsqu'ils n'ont plus d'avenir."

"Au fond, un grand amour c'est une habitude dont on raffole. Un accident régulièrement sublime."

"Quand le monde est veule, le courage devient une tare, la grandeur une bassesse."

"Plus enclin à fréquenter les poètes salaces que les amantes de chair, il ne devait connaître du sexe féminin que ce qu'en rapportent les pornographes désuets, les plumitifs spermeux, ceux qui jouissent au subjonctif sous des couvertures en cuir relié."

"Son esprit se réfugia dans sa peau."

Les Cendres d'Angela de Franck McCourt


Une plongée dans l'Irlande des années 30, ce récit autobiographique vous fait relativer tous vos petits malheurs. Une enfance terrible racontée sans filtre, sans rancoeur avec la sincérité et l'innocence des enfants qui ne comprennent pas tout.  
Extrêmement émouvant ! Merci Luce pour ce partage.

Quelques passages saisissants :

"Quand je revois mon enfance, le seul fait d'avoir survécu m'étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable : l'enfance heureuse vaut rarement qu'on s'y arrête. Pire que l'enfance misérable ordinaire, est l'enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l'enfance en Irlande catholique."

"Le maître dit que c'est chose glorieuse de mourir pour la foi, Papa dit que c'est chose glorieuse de mourir pour l'Irlande, et je me demande s'il y a quelqu'un au monde qui aimerait que nous vivions."

"Aimez-la comme quand vous étiez enfant
Même si la voilà faible, âgée, le cheveu grisonnant.
Car jamais ne vous manque l'amour d'une mère
Tant qu'elle n'est pas portée en terre."

"Au cul, le Carême ! De quoi on va se priver quand on a le Carême toute l'année ?"

"C'est une mauvaise chose de mettre ainsi ma soeur et mes frères dans des caisses et j'aimerais bien pouvoir en parler à quelqu'un."

"Vous devez apprendre et étudier afin de vous faire vos propres idées sur l'histoire et tout le reste mais c'est impossible tant qu'on a l'esprit vide. Aussi, meublez votre esprit, meublez-le. C'est la maison qui abrite votre trésor et personne d'autre au monde ne peut s'immiscer à l'intérieur. Si vous gagnez aux courses hippiques et achetez une maison qui a besoin de mobilier, la replier-vous de babioles et de rossignols ? Votre esprit est votre maison et, si vous l'encombrez d'immondices rapportées des cinémas, il pourrira dans votre tête. Vous pouvez être pauvres, vos chaussures peuvent être en piteux état, mais votre esprit est un palais."




La Jeune Fille et la nuit de Guillaume Musso


Et voilà ! Le Musso de mon été ! Merci Sandrine pour le prêt ;)

Pour autant, ce dernier roman est différent de ceux que j'ai lus jusqu'alors. C'est un thriller, il m'a fait penser aux romans de Joël Dicker : je l'ai dégusté jusqu'à la dernière miette avec plaisir.
L'histoire se passe sur la côte d'Azur (on a oublié New York même si le héros revient des Etats Unis) lors d'une réunion d'anciens du lycée. Fanny, Thomas et Maxime, les meilleurs amis de Vinca, ne se sont pas revus depuis 20 ans, date à laquelle Vinca avait disparu mystérieusement...

Quelques jolies phrases :

"L’amour est tout ou il n’est rien. Seul comptait l’instant présent."

"Un moment, je m'étais fait croire que les livres pouvaient me guérir de ce sentiment d'abandon et d'apathie mais il ne faut pas trop en demander aux livres. Ils vous racontent des histoires, vous font vivre par procuration des bribes d'existence mais ils ne vous prendront jamais dans leurs bras pour vous consoler lorsque vous avez peur."

"Elle cita Stendhal et son processus de cristallisation amoureuse : « Au moment où vous commencez à vous occuper d’une femme, vous ne la voyez plus telle qu’elle est réellement, mais telle qu’il vous convient qu’elle soit. »"

"Tout le monde a trois vies : une vie publique, une vie privée et une vie secrète : Garcia Marquez"

"Pour moi, il représentait une nouvelle victime de la malédiction des gentils. Cette loi injuste, ce sale destin qui accablait certaines personnes un peu trop fragiles qui avaient comme seul tort d'essayer de bien se comporter avec les autres. Je ne savais plus qui avait prétendu que les hommes ne reçoivent du destin que ce qu'ils sont capables d'endurer, mais c'était faux. Le plus souvent le destin est un salopard pervers et vicieux qui prend son pied en broyant la vie des plus faibles alors que tant de connards mènent une existence longue et heureuse."

"Juillet 1988. L'été du Grand Bleu. [...]
"Il faut que j'aille voir." Ce moment où l'on comprend qu'il va plonger pour ne plus jamais remonter.
"Voir quoi ? Il n'y a rien à voir, Jacques, c'est noir et froid, rien d'autre ! Il n'y a personne. Et moi je suis là, je suis vivante, et j'existe !"
J'ai beau avoir plus de quarante ans, le truc me déchire le cœur chaque fois que j'y repense. Et aujourd'hui encore plus qu'avant."






La Ferme du bout du monde de Sarah Vaughan


Magnifique saga familiale qui se situe en Cornouailles. Cette ferme est un refuge pendant la guerre et un refuge psychologique pour Lucy qui retourne sur le lieu de son enfance après un choc amoureux. Un livre empreint de passions et de liberté. J'ai adoré !

Mes bon moments : 
"Du sable entre les orteils, c'est justement ça la vraie vie, non ? "

"Je n'arrête pas de me répéter le conseil de mamie. Elle m'a mise en garde contre les regrets, m'a dit qu'il ne fallait pas laisser passer les secondes chances. "

"La perte de l'amour peut se révéler si douloureuse... ça et s'interroger sur ce qui aurait pu advenir. Sans jamais avoir la chance de le découvrir... Tu n'as pas envie d'être rongée par le regret."

"Le passé est un autre pays."

"Un mariage ne peut être jugé que par ceux qui le vivent de l'intérieur. "

dimanche 11 août 2019

"La Vie d'une autre " de Frédérique DEGHELT


Après "La Grand-mère de Jade", "Libertango" et surtout "Les Brumes de l'apparence", je n'ai pas hésité à lire "La Vie d'une autre" et je ne suis pas déçue même si ce n'est pas mon préféré.
Encore un livre qu'on déguste jusqu'au bout avec gourmandise.

Imaginez ! Marie a 25 ans, elle vient de rencontrer son amoureux et commence un job. Et, elle se réveille 12 ans plus tard avec aucun souvenir de ce qui s'est passé dans l'entrefait !
L'angoisse !

C'est un roman poignant sur la vie en général et sur nos choix.

Quelques morceaux de... choix :

"Le chagrin est une blessure qui demande à saigner pour pouvoir guérir."

"J’expérimente le défaut principal de ce pays : ici, on est ce que l’on fait. Quand on ne fait plus rien, on n’est plus rien."

"Ne pas se sentir belle dans le regard de l'autre, ne plus avoir d'importance à ses yeux, être absente de sa lumière, est la plus certaine des fins."

"J’essaie juste de suivre ce conseil que donnait ma grand-mère : ne jamais s’endormir sans penser que demain tout ira mieux."

"On dit toujours que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, mais on devrait ajouter que ce qui nous mine quotidiennement finit par nous tuer !"

"Vous connaissez sûrement l'histoire extrêmement bourgeoise que l'on raconte sur la longévité des couples : c'est un petit vieux et une petite vieille de quatre-vingt-seize et quatre-vingt-dix-huit ans qui demandent le divorce. Et l'avocat étonné leur demande : " Pourquoi divorcer après tant d'années de vie commune ?" Le plus sérieusement du monde, ils répondent : " On attendaient que les enfants soient morts." C'est terrible, dis-je tout en riant. Oui, c'est effectivement ce qu'on pense quand on nous la raconte. Et elle fait plus ou moins rire selon les personnes. Mais notez tout ce qu'il y a d'espoir sur la vie qui reste. Et c'est cela, Marie, que dit cette histoire plus philosophique qu'il n'y paraît : à tout âge, quelles que soient les convenances stupides d'un environnement ou d'une morale, on a encore droit au bonheur quand on s'est trompé."

"Aimer, c'est ne rien exiger."

"Il m'a couverte, protégée. Je me suis sentie bien avec lui. Et je sais maintenant que ce que je ressens à son égard n'appartient pas à la sphère des sentiments amoureux, mais à celle de l'intimité."

"Ai-je été réellement trahie (...)? En quoi ? Trompée ? C'est un mot que je n'aime pas. Il ne correspond pas au plaisir d'être ensemble. Il me semble qu'il fait référence au moment où l'amant désaime et laisse place au propriétaire qui se fâche."



samedi 10 août 2019

Dublin : days 1 and 2


Un grand merci à ERASMUS+ de m'avoir permis de passer 10 jours de formation et de tourisme en avril à Dublin.
Programme du matin : perfectionnement en langue à ELI School par petits groupes de niveaux et l'après midi, on a fait connaissance avec le système scolaire irlandais avec visites de groupes scolaires et on a travaillé sur des méthodes pédagogiques duplicables en France. Ce qui m'a permis de rencontrer des gens formidables de toutes nationalités et de vraiment progresser en anglais (enfin surtout de dédramatiser ma prise de parole)
Le midi : pique-nique avec les camarades et l'après-midi, après les cours : visite de la ville.

La météo dublinoise n'est pas qu'une légende ! Le temps peut changer tous les 1/4 d'heure. Les premiers jours, nous avons été accueillis par des pluies torrentielles accompagnées de belles éclaircies de 12 minutes... Puis au fur et à mesure du séjour, on s'est considérés comme vernis car il n'a presque pas plu.

Stop au bavardage, place aux photos !

Le pont Samuel Becket dans le quartier des Docksland et qui enjambe la rivière la Liffey


Les élèves sont habillées aux couleurs de leur établissement





Premier midi : nous déjeunons dans un pub. C'est incontournable !


Fish and chips of course

Une pinte de Guinness pour vérifier si elle a la même goût qu'en France ! Et bien non ! ;)



Le Luas (tramway), un des transports en commun due la ville




"Le Livre des Baltimore" de Joël DICKER


Sitôt ouvert, vous ne pouvez plus le lâcher ! Je l'ai acheté après avoir lu "La vérité sur l'affaire Harry Québert" que j'avais vraiment aimé. Là, le suspens est comparable.

C'est l'histoire de la famille Goldman, celle qui vit à Montclair et celle qui réside à Baltimore.
La première est une famille toute simple et l'autre, une à qui tout réussit : "bénie des dieux". Puis soudain, c'est le drame...
Le récit est écrit par le fils Goldman de Montclair qui voue un amour et une admiration sans bornes aux Baltimore. Les relations se nouent, s'intensifient avec le temps et nos nerfs sont mis à rude épreuve. Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Génial !

Quelques morceaux choisis :

"Ne nous abaissons pas à fréquenter la médiocrité, car c'est une maladie contagieuse."

"En même temps qu'elle avait mis des étoiles dans ma vie, elle avait instillé une inquiétude : celle de la perdre."

"Dans vingt ans, les gens ne liront plus. C'est comme ça. Ils seront trop occupés à faire les zozos sur leurs téléphones portables. Vous savez Goldman, l'édition c'est fini. Les enfants de vos enfants 
regarderont les livres avec la même curiosité que nous regardons les hiéroglyphes des Égyptiens. Ils vous diront : "Grand-père, à quoi servaient les livres?" Et vous leur répondrez : " A rêver. Ou à couper les arbres, je ne sais plus." A ce moment-là, il sera trop tard pour se réveiller : la débilité de l'humanité aura atteint son seuil critique et nous nous entretuerons à cause de notre bêtise congénitale (ce qui d'ailleurs est déjà plus ou moins le cas)."

"Il y a eu une époque où les vedettes de l'Amérique étaient des cosmonautes et des scientifiques. Aujourd'hui, nos vedettes sont des gens qui ne font rien et passent leur temps à se photographier, eux-mêmes ou leur assiette."

"Beaucoup d'entre nous cherchons à donner un sens à nos vies, mais nos vies n'ont de sens que si nous sommes capables d'accomplir ces trois destinées : aimer, être aimer et savoir pardonner. Le reste n'est que du temps perdu."

"Les regrets sont un concept que je n'aime pas : ils signifient que nous n'assumons pas ce que nous avons été."

"La passion n'a rien à voir avec l'amour. La passion est un no man's land, une zone de guerre bombardée, située quelque part entre la douleur, la folie et la mort."





lundi 5 août 2019

"Alors vous ne serez plus jamais triste" de Baptiste BEAULIEU


Un médecin quadragénaire, inconsolable depuis la mort de sa femme décide de mettre fin à ses jours. Mais il rencontre une vieille dame un peu excentrique qui va essayer de l'en dissuader.
L'intérêt de l'histoire n'est pas vraiment dans le fait de savoir si elle réussira ou non mais dans la relation qu'ils vont nouer pendant le laps de temps qu'elle a réussi à lui soutirer.

Un formidable roman plein de poésie, de vérités, de philosophie, d'optimisme et surtout d'humour !

Quelques morceaux de mon choix :

"La Lune continue-t-elle d'exister quand je ne la regarde pas?

"-Et j'ai des mouchoirs , si vous voulez pleurer.
- Il en faudrait trop.
- J'ai une serviette dans le coffre, elle servait pour les chiens.
- Ils pleuraient ?
- Non, ils empestaient ! Imaginez deux gros labradors fous et excessifs, ajouta la vieille dame. Un jour, j'ai lancé un morceau de bois, ils m'ont rapporté un arbre !"

"Ce n'est pas une fois qu'on a fait dans son pantalon qu'il faut serrer les fesses !"

"Tous les silences ne font pas le même bruit."

"La magie existe, il faut la faire soi-même. Heureusement, la poésie aide beaucoup."

"Ne craignez pas la tristesse, mon petit, elle est la trace éclatante que quelque chose de beau a existé!"

"-Tous les médecins ont un costume : ça nous est livré en même temps que le stéthoscope, la condescendance et l'écriture hiéroglyphique."

"Il aurait pu parler des mille et une autres choses qu’elle ne ferait plus, mais le silence, c’était déjà la mort, alors il ne parlait pas beaucoup. Se taire était une diagonale tendue vers elle."

"La solution contre le racisme, c'est le panda, affirma-t-elle sans aucune transition. Imaginez les hommes transformés en panda... Nous serons tous gros, noirs, blancs et asiatiques. Imparable."