dimanche 21 janvier 2018

Rachid KHIMOUNE à l'Artsenal de Dreux


 Rachid KHIMOUNE expose à l'ArTsenal de Dreux jusqu'au 1er avril 2018.







 Abbey Road
 Vélobipède : hommage à Van Gogh



 La Kabyle

 Je ne vois rien, je n'entends rien, je n'entends rien

 Démon de la musique

 Ali Bobar

 Poisson dans bocal


Tortue américaine

Prise de tête
Strange Fruit en hommage à Billie Holiday, que l'on entend en fond sonore : bouleversant.

 

mercredi 17 janvier 2018

"La Grammaire est une chanson douce" d'Erik ORSENNA



À lire et à relire Avec toujours autant de bonheur.<3 span="">

"Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t'aime.
Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase.
Il me sembla qu'elle nous parlait :
- Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j'ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
- Allons, allons, Je t'aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète "Je t'aime". Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. "  

"Vingt-cinq langues meurent chaque année ! Elles meurent faute d’avoir été parlées. Et les choses que désignent ces langues s’éteignent avec elles. Voilà pourquoi les déserts peu à peu nous envahissent. A bon entendeur, salut ! Les mots sont les petits moteurs de la vie. Nous devons en prendre soin. "

"-Les mots sont de petites bêtes sentimentales. Ils détestent que deux êtres humains cessent de s'aimer.
- Pourquoi ? Ce n'est pas leur affaire, quand même !
- Ils pensent que si ! Pour eux, le désamour, c'est du silence qui s'installe sur Terre. Et les mots haïssent le silence. "

"-Comment tu t'appelles ?
-Antoine. Mais je suis plus connu par mon diminutif. Saint-Ex.
-Comme celui du Petit Prince ?
-C'est moi. L'île m'a recueilli, comme toi. C'est le seul endroit où aller pour un écrivain mort.
-Mais tu n'es pas mort puisque tu me parles !
-Je ne suis pas mort parce que j'écris. Si tu ne me laisses pas travailler, je vais mourir de nouveau. "

"Nous portons en nous des larmes trop lourdes. Celle-là, nous ne pourrons jamais les pleurer. "




"Romain Gary s'en va-t-en guerre" de Laurent SEKSIK


Deux jours dans le Ghetto B de Vilnius, deux jours pour mieux connaître l'enfant Romain Gary avant qu'il ne s'appelle Émile Ajar. Il s'était inventé un père de rêve : un acteur russe qui lui ressemblait beaucoup. La réalité est plus triste.

Roman biographique que je n'ai pas aimé tant que ça, même s'il m'a donné l'envie de relire du Romain Gary. J'en attendais sans doute trop... Le Zweig était tellement bon !


 "Ne réalise-on jamais l’âge de sa mère, hormis à ses derniers instants."

"On lui reprochait parfois de ne pas avoir des préoccupations de son âge. Mais, quand on a connu l’exil à six mois, la séparation de ses parents et la mort d’un frère, l’enfance est une terre inconnue, un continent lointain."

"L’enfant a appris la grande lâcheté des hommes, a vu s’éteindre le temps de l’insouciance. Elle se promets d’en ranimer la flamme, peu importe ce que cela lui coûtera d’énergie et de peine. Elle s’évertuera tout au long des années à tenter d’effacer l’instant de cet aveu, à enseigner ce qu’est un amour absolu, un amour pur, sans taches."

"Quelle autre nation au monde serait prête à se déchirer pour l'honneur d'un capitaine juif? Elle pensait à Dreyfus et elle aimait la France."

"Il n'y a pas de mauvaise mère, il y a surtout des pères absents."

"Et quand l'enfant demandait si elle disait la vérité, elle expliquait que les choses devenaient vraies dès l'instant où on les croyait."

"L'amour ne fait que passer, la seule chose qui reste, c'est la tendresse."


dimanche 14 janvier 2018

Bon rétablissement de Marie-Sabine ROGER


J'ai ri ! Quelle verve ! Quelle ironie ! J'avais vu le film (avec Gérard LANVIN) et pourtant, je ne me suis pas ennuyée une minute !! Je vous le conseille vivement !

Jean-Pierre, "veuf sans enfant ni chien", à la retraite depuis 7 ans, est un homme bourru, aigri, à l'humour plus que sarcastique.
Un jour après un étrange accident, il se retrouve cloué à un lit d'hôpital où il va devoir côtoyer tout un tas de gens qu'il avait réussi à éviter jusqu'alors.

"Il m’arrive parfois de verser ma larmette. C’est de l’incontinence de mémoire, de l’énurésie de sentiment."

"Je tenais à mes parents, même si c'était des parents, avec tous les défauts que ça peut sous-entendre, question autorité et interdictions. Je tenais à mon père, surtout. Je le trouvais balèze, pas seulement pour ses biceps plus épais que des cuisses. Il était fort, vraiment. Droit planté dans ses bottes. Riche de convictions, à défaut d'autre chose. Un gueulard, un sanguin, mais qui trempait ses mouchoirs aux mariages, aux baptêmes, appelait ma mère Mon p'tit bouchon d'amour, en se foutant pas mal du ridicule, et n'avait jamais peur de lui dire Je t'aime.
L'homme que j'aurais sûrement bien aimé devenir."

"L'espoir, c'est bon pour les rêveurs et les adolescents.
Moi, j'ai des souvenirs.
A mon âge, c’est plus sûr qu’avoir des ambitions."

"On m'a intubé le bazar pour cause d'écrasement de l'urètre, ce qui fait qu'ajouté à l'oedème des baloches, on dirait que je sors d'une greffe de biniou."

"Mais même s'il n'y a plus de battements de cœur,, quand l'autre meurt, quelque chose de nous l'accompagne...Ceux qui partagent notre vie en gardent un morceau dans le fond de leur poche. C'est leur lumière qui s'éteint, c'est à nous qu'il manque un éclat."

"Il avait droit à tous les noms d'oiseaux. Tantouze, lopette, p'tite fiotte, pédé, c'était les plus flatteurs et les plus distingués.
Son père était routier et le cognait chaque dimanche pour le guérir de ses mauvais penchants. Sa mère le consolait et l'appelait mon bébé. Il se faisait charrier par tous les cons de mon âge.
Sa vie n'était qu'une tartine de fiel sur un quignon de pain moisi.
Il s'est jeté du toit de sa maison, à la fin d'un week-end trop long. Sûrement découragé par la bêtise humaine. Il a raté son grand plongeon, et s'est retrouvé paraplégique.
Il avait à peine quinze ans.
Quand j'ai appris ce qui lui était arrivé, je me suis senti merdeux, même si je n'y étais pour rien à titre personnel - à titre plus "personnel" que les autres, en tout cas. Je ne lui avais jamais adressé la parole. Mais les regards en coin, les rires gras, les clins d'oeil, ça aussi ça peut pousser quelqu'un dans le vide, je crois. Du coup, si on fait bien le compte, on était quelques uns à le faire sauter du toit, ce soir-là. Son père en première ligne, et nous autres, en renfort. Nous tous, les hommes forts."

"Il faut se rendre à l'évidence, la plupart des femmes n'ont pas besoin de nous : un ballotin de chocolats leur suffit amplement à remplacer l'orgasme."

"Parmi mes petites joies retrouvées, ridicules et intimes, je peux aller pisser tout seul.
Je sais que ça n’a l’air de rien, mais je mesure à présent, à ce genre de choses anodines, la distance ténue qui sépare une vie normale d’une vie de chiotte, et c’est sans jeu de mots."

"On appelle ça mourir bêtement.
Je ne connais pas de morts intelligentes."

"Si je devais trouver un mot pour bien me définir, je pense que c'est "ptose" qui conviendrait le mieux. Tout mon corps semble avoir subi un glissement de terrain.
Pour le visage, ce n'est pas une découverte, je me rase tous les matins. Mes grands yeux en amande ont depuis longtemps cédé la place à ceux d'un Saint-Hubert. Le visage a glissé d'un cran, le cou ballotte un peu, mais le front est plus haut. Si haut qu'un jour prochain il rejoindra ma nuque. Par contre, je découvre avec étonnement que je suis arrivé à cet âge glorieux où les durs pectoraux se changent en vieux seins, où le ventre recouvre l'amorce du pubis, où les fières petites burnes, jadis si haut perchées, serrées dans leur scrotum comme dans un calebar, sont devenues deux lourds battants de cloche dans l'attente d'un suspensoir.
Je dois pouvoir mieux faire encore. Perdre d'autres cheveux. Semer deux ou trois dents.
Dégringolade et avachissement." 
 
"La mort nous fait penser à la mort, par association d'idées, je suppose. Celle des autres nous ramène à la nôtre, à celle de nos proches, à l'éventualité de notre disparition. Cette "éventualité" qui est notre seule certitude, mais que l'on traite avec un curieux scepticisme, comme si on pouvait se permettre d'en douter. On vit tous en sachant qu'on marche vers la mort. On fait comme si de rien n'était. Mais il suffit d'un accident sur le bord de la route, d'un parent qui nous quitte, d'un téléphone qui sonne au milieu de la nuit, d'un médecin qui tire la gueule en regardant nos analyses, et elle revient, cette vieille salope. Elle nous met la main sur l'épaule, nous fout des frissons dans le dos."
 
"Une maladresse qui vient du cœur se pardonne plus volontiers qu'un silence confortable. Elle s'oublie plus vite, également."
 
 




Je n'ai pas toujours été un vieux con d'Alexandre FERRAGA


Un roman très agréable et parfois jubilatoire suite aux déclarations cyniques et acerbes de ce vieux chnock obligé finir des jours dans une maison de retraite. Très attendrissant.

"Chaque chambre porte un nom de fleur. Aux Primevères l'avenir est assuré. Les enfants peuvent continuer d'abandonner leurs géniteurs et la science peut continuer ses progrès car il existe encore un paquet de noms de fleurs et un paquet de chambres à ouvrir. Avec les appellations de fromage ils auraient été peinards aussi."

"Les souvenirs ne suffisent à personne. Ils ne servent même à rien si personne ne les entend. Gardés enfouis, ils alimentent l'incontrôlable nostalgie du bonheur passé. Ils finissent par s'effilocher comme une couverture qui traverse de nombreux hivers." 

"Si les vieux radotent, ce n'est pas pour emmerder leur entourage, c'est pour bien garder à l'esprit tous les bons et mauvais moments qu'ils ont vécus. Pour se rappeler qu'ils ont eu une vie, que l'état de décrépitude dans lequel ils se trouvent ne résume pas leur existence."

"Avant d'arriver ici, je pensais entrer au musée des horreurs. Un version gériatrique de la fin du monde. Avec ballet de croque-morts tous les trois jours et marche funèbre pour danser le samedi soir."

"C'est beau la jeunesse. Au menu, purée de pomme de terre, viande hachée, pain de mie et comporte de poires. De la haute gastronomie infantile."

 "Le temps que tu as traversé est écrit sur ta peau. Tu es vivant aujourd'hui par le temps que tu as vécu hier. Tu peux mentir, changer de visage ou même de nom, tu seras toujours ce que tu as vécu. Si la personne à laquelle tu parles ne t'entend plus ou si tu n'as plus personne à qui parler, alors tu n'existes plus."

"C'est étrange, la mémoire ne retient pas la voix des gens morts. Les visages sont presque indélébiles, les mots sont à peu près justes, la voix, elle, disparaît. C'est toujours notre voix intérieure qui parle pour les autres. Je parle là des gens que l'on a bien connus, parce que pour les autres, il ne reste presque plus rien, ni visage, ni voix, tout juste une vague émotion qui traverse l'esprit. La mémoire est un luxe."

"C'est peut-être cela l'avenir du commerce et de la science. Pouvoir acheter du temps. Le clampin moyen passe son temps à le tuer en remplissant les espaces vides par un tas de saloperies en plastique, chevaux sous la capot ou machines tyranniques. Et puis il se lasse de toutes ces choses qu'il n'arrive plus à ranger. Il se lasse tant qu'il en crève. Un jour viendra où tout aura été acheté et vendu mille fois. Il n'y aura plus rien pour remplir les espaces vides. Il faudra tuer la mort en achetant du temps. Quelle blague. "

"La maladie prend beaucoup. Soit nous acceptons qu'elle prenne tout, soit nous décidons qu'elle n'aura plus la dernière goutte, ce que nous sommes. Roger a une maladie, il n'est pas LA maladie."

"La peur ne remplit pas, elle vide. C'est une sangsue qui boit le peu de lucidité qui nous reste face à un évènement déstabilisant."

"Jack m'aide à enfiler mon pantalon et des chaussettes. J'ai encore des difficultés pour m'habiller. Ma prothèse et moi en sommes encore au vouvoiement."

"Ils ont même inventé des pilules pour que nous bandions encore. Je ne suis pas contre mais il faut avouer que certains débris mériteraient d'être poussés plus rapidement vers la sortie. nous allons bien nous marrer quand cinquante pour cent de la population aura plus de 65 ans. Quand un tiers bavera, le menton collé à la poitrine, le cerveau mité par l'industrie pharmaceutique. Quand les salaires des actifs couvriront à peine le maintien des retraites. Quand les vieux, effrayés par le lendemain, ne dépenseront plus un kopeck, ni en croisières, ni en pilules pour bander. Lorsque les têtes dirigeantes auront les poches vides, ils réfléchiront à deux fois avant de conchier les partisans de l'euthanasie. (...) Pauvres pays riches. Il y a sur cette foutue Terre des gosses qui ne passeront pas leur jeunesse par malnutrition et nous, nous poussons plus loin les limites de la vie. (...) Une guerre opposant des bougres qui essaient de vivre contre une armée qui n'arrive plus à mourir, il y aurait de quoi pisser de rire."

"Je n'ai pas moins vécu sans lire une seule ligne d'une seule oeuvre de monsieur je-ne-sais-qui. Je n'ai pas moins folâtré qu'un autre ni mangé moins d'abricots et de mandarines qu'un foutu rat de bibliothèque."



Hortense de Jacques EXPERT


Thriller époustouflant ! Dès les premières pages on est happé et on n'a qu'une hâte : savoir !

Sophie est maman d'une petite Hortense qu'elle a eue avec un "pervers narcissique". Ce dernier après l'avoir quittée en apprenant la nouvelle de sa grossesse 3 ans plus tôt, la violente et lui kidnappe l'enfant.
20 ans passent quand Sophie pense croiser Hortense...

"Comme elle, j'aurais voulu avoir une de ces poupées mannequins si jolies quand j'étais petite. Mais mes parents étaient inflexibles. « Pas de ces merdes américaines », avait décrété mon père. Je n'avais jamais joué avec des Barbie, enfant, et je me suis bien rattrapée avec mon Hortense. "

"J’étais follement amoureuse, pour la première fois de mon existence. Chaque fois que j’y repense, je n’en reviens toujours pas d’avoir été aussi sotte. Comment ai-je pu croire à toutes ses sornettes ? "

"Je flotte dans une douce euphorie. Béate, et un brin pompette. "Pompette", un joli mot, c'est bien comme cela qu'on dit, lorsqu'on ne s'appartient plus tout à fait, sous l'effet de la boisson ? "


J'ai toujours cette musique dans la tête d'Agnès MARTIN-LUGAND


Toujours agréable lecture d'Agnes Martin-Lucand même si parfois cela traîne en longueur et qu'on s'attend au dénouement !

 "Résumé : Yanis et Véra ont la petite quarantaine et tout pour être heureux. Ils s'aiment comme au premier jour et sont les parents de trois magnifiques enfants. Seulement voilà, Yanis, talentueux autodidacte dans le bâtiment, vit de plus en plus mal sa collaboration avec Luc, le frère architecte de Véra, qui est aussi pragmatique et prudent que lui est créatif et entreprenant. La rupture est consommée lorsque Luc refuse LE chantier que Yanis attendait. Poussé par sa femme et financé par Tristan, un client providentiel qui ne jure que par lui, Yanis se lance à son compte, enfin…"

"Nous connaissions chaque parcelle de nos corps, nous savions quel geste, quelle caresse ferait frémir l’autre, et pourtant à chaque fois que nous faisions l’amour, nous explorions une nouvelle facette, un nouveau plaisir. Nous redécouvrions la connaissance que nous avions de l’autre et de ses désirs. La peau chaude des mains de Yanis, alliance de callosité et de douceur, me faisait toujours tressaillir, trembler, ses baisers provoquaient toujours autant de musique dans ma tête et mon cœur. Il regardait avec un mélange d’adoration et d’admiration mon corps marqué par mes trois grossesses. Pour lui, mon ventre qui ne serait plus jamais plat, mes hanches plus larges, les quelques vergetures et mes seins moins volumineux depuis que j’étais maman m’avaient rendue plus attirante encore à ses yeux, plus sexy. Il me rendait belle.
Repus d’amour, somnolents, dans les bras l’un de l’autre, nous luttions contre le sommeil. Comme pour faire durer la magie de la journée."

"Il avait planté ses yeux dans les miens.
-Véra… J’ai comme une musique dans ma tête.
- Moi aussi…
Le métro s’était arrêté. Et il m’avait embrassée. Ce n’était plus une simple musique que j’avais dans la tête. C’était un concert philharmonique. "
 
 

dimanche 7 janvier 2018

Hier encore, c'était l'été ! de Julie de LESTRANGE


C’est la vie d’une bande d’amis depuis l’enfance qu’on a l’impression de connaître et dont on aimerait faire partie. J’attends la suite avec impatience Julie de Lestrange !😉

"Cependant, en la regardant marcher avec difficulté, il réalisa que même si tous les sujets étaient épuisés, viendrait un jour prochain, lointain ou pas, où il aurait de nouvelles choses à raconter et où il n'y aurait plus personne dans cet appartement pour l'écouter.
- Je reste déjeuner !
Il devinait le sourire sur le visage ridé et fut heureux de l'avoir provoqué !"

"Le temps passait et ce qui les rapprochait autrefois disparaissait peu à peu dans le groupe de leurs différences."

"Aucune île au monde, aucun palmier ne pouvait égaler les moments passés au chalet de l’amitié. Été comme hiver, que ce fût entre amis ou en famille, la vie s’y écoulait avec allégresse, chaque génération reproduisant fidèlement cet esprit de bonheur simple insufflé jadis par les grands-parents. Pour tous, ces moments-là étaient sacrés."

"Ce n'est pas que les gens ont peur de vieillir, c'est qu'ils ont peur de mourir."

"Alexandre adorait sa grand-mère. Plus que n'importe quelle autre personne.. elle représentait l'enfance, le cocon rassurant, les histoires que l'on se fait lire sur les genoux, les câlins contre le sein et les vacances. En un mot : l'amour.
Le vrai, celui qui donne force et confiance.
Elle s'était tant occupée de lui qu'il considérait qu'elle l'avait en partie élevé."

"La vérité était difficile à admettre et reposait sur le sentiment inavouable qu'un décalage s'était insidieusement installé entre les deux amis. Personne n'était à blâmer, mais les faits étaient là."

"La dépression était un mal terrible qui jetait son ombre gluante sur ses proies pour ne les lâcher que très rarement."

"Même si l’on meurt en même temps, on meurt toujours seul. On ne fait pas de cercueil à deux place."








Du sang sur la Baltique de Viveca STEN


Un bon polar suédois ! La "Fred Vargas" suédoise 😜. Bon j'ai une nette préférence pour Vargas... ;)  Déjà adapté en série sur Arte.

Les plus beaux voiliers sont réunis pour la régate estivale. Un coup de feu retentit en même temps que celui du départ... Un mort...



22/11/63 de Stephen KING


Excellente histoire superbement documentée bien différente de l'ambiance des Stephen King habituels! On est plongé dans les années 60 aux USA ! Je file regarder la série adaptée du roman et produite pas Stephen King et JJ Abrams !!

"Je suis de ceux qui ne savent vraiment ce qu’ils pensent que lorsqu’ils l’ont écrit."

"Quelqu'un qui ne tire pas de leçons du passé est un imbécile, selon moi."

"Vous savez : l'amour, c'est de la magie de poche unique en son genre.
Je ne crois pas qu'il soit régi par les étoiles, mais ce que je crois, c'est que le sang appelle le sang, que l'esprit, appelle l'esprit et le cœur un autre cœur."

"Être chez soi, c'est regarder la lune se lever sur la vaste terre endormie et pouvoir appeler quelqu'un à la fenêtre pour la contempler ensemble.
On est chez soi quand on danse avec les autres. Et quand la vie est une danse."

"Vous voulez savoir ce qu'il y a de plus beau dans la carrière d'un prof ? C'est d'assister à ce moment où un élève découvre qu'il a un don. Aucune sensation sur terre n'équivaut à celle-là."

"Après une période de sevrage informatique, j'avais pris suffisamment de recul pour mesurer à quel point j'étais devenu accro à ce foutu ordi, passant des heures à lire des pièces jointes stupides et à visiter des sites Internet pour la même raison qui pousse les alpinistes à vouloir escalader l'Everest : parce que c'est là !
Mon téléphone portable ne sonnait jamais parce que je n'en avais pas, et vous ne pouvez pas imaginer le soulagement que c'était."

"Quand tout le reste a échoué, laissez tomber et allez à la bibliothèque."




samedi 6 janvier 2018

Sinagot

Un Sinagot dans le Golfe du Morbihan.

"J'écoute la mer, j'écoute le vent, j'écoute les voiles qui parlent avec la pluie et les étoiles dans les bruits de la mer et je n'ai pas sommeil."
De Bernard MOITESSIER

Enfants sur la plage de St Jean-de-Luz


"La mer est le seul endroit où crier de joie est possible sans que personne demande de baisser la voix, peut-être parce que la mer est le seul endroit où chacun de nous se sent pareil au jour où il l'a découverte. Se sent la plupart du temps, un enfant." 

Véronique OLMI "Cet été-là"

Trois jours et une nuit de Pierre LEMAITRE


Mon 3e roman de LEMAITRE ne m'a pas déçue ! c'est plutôt un drame psychologique qui commence lors de la grande tempête de 1999 à Beauval et la disparition d'un enfant. 

Dès les deux premiers chapitres, on est accroché. Impossible à quitter !

"La rumeur est une sauce fragile, elle prend ou elle ne prend pas."

"Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien. Ulysse. Ne cherchez pas la raison pour laquelle son propriétaire, M. Desmedt, avait donné à ce bâtard blanc et fauve, maigre comme un clou et haut sur pattes, le nom d'un héros grec, ce sera un mystère de plus dans cette histoire."

 "Il y avait quelque chose de douloureux à constater qu'une jeune femme si délicieuse, si sexy, puisse être aussi franchement sotte."

"L'activité religieuse était assez saisonnière. La plupart des fidèles revenait à la messe lorsque que l'agriculture était en difficulté, quand les prix du bovin entraient en récession ou que les usines de la région préparaient des plans de licenciement. L'église proposait une prestation, on se comportait comme des consommateurs. Même les grands événements cycliques comme Noël, Pâques, ou l'Assomption n'échappaient pas à cette règle utilitaire. C'était la manière, pour les adhérents, d'acquitter l'abonnement leur permettant, dans l'année, de recourir aux services à la demande."

"Elle fréquentait l'église quand elle avait besoin de secours. Dieu était un voisin un peu distant qu'on avait plaisir à croiser et à qui on ne rechignait pas de demander un petit service de temps à autre. Elle allait à la messe de Noël comme on visite une vieille tante."

"La vie doit toujours reprendre le dessus, elle adorait cette expression. Cela signifiait que la vie devait continuer de couler, non pas telle qu'elle était mais telle qu'on la désirait. La réalité n'était qu'une question de volonté, il ne servait à rien de se laisser envahir par des tracas inutiles, le plus sûr pour les éloigner était de les ignorer, c'était une méthode imparable, toute son existence montrait qu'elle fonctionnait à merveille."

"Telle était sa punition : purger sa peine en toute liberté au prix de son existence tout entière."

"Sa vie n'était rien d'autre que l'immense défaite à laquelle son enfance, un pur chagrin, l'avait destiné."

"Sa peine, pour le crime qu'il avait commis, n'était pas constituée d'années de prison, mais d'une vie entière qu'il abhorrait d'avance, qui représentait tout ce qu'il détestait, auprès de gens médiocres, à exercer un métier qu'il aimait dans des conditions qu'il haïssait..."

"Le genre de lettre idiote, menteuse et prévisible qu'adressent tous les hommes lâches à toutes les femmes qu'ils se décident enfin à quitter."

"Les papiers se trouvaient dans le même tiroir depuis la naissance du monde."





Cette nuit-là de Linwood BARCLAY


Une ado se réveille un matin après une soirée difficile et son père, sa mère et son frère ont disparu... Que s'est-il passé?
25 ans plus tard, elle n'en sait toujours plus plus. Entre incompréhension et culpabilité, la lumière va enfin se faire sur ce mystère...
Un thriller prenant.

"Il est parfois plus facile de dire des choses très personnelles à un étranger. Comme si c'était moins déstabilisant de se confier à quelqu'un qui ne vous connaît pas. " 

"Trompe-moi une fois, honte à toi, trompe-moi deux fois, honte à moi."

"Appelle moi demain. Si d'ici là j'ai besoin d'une conversation intelligente, je parlerai à mon miroir."

"Au fait que nous sommes tous étrangers les uns aux autres, que nous connaissons souvent si peu ceux dont nous sommes le plus proches."

"Comme ce serait merveilleux, au moins à mi-temps, d’être heureux !"

"Je n'avais pas fait d'étude de médecine, mais il me semblait y avoir énormément de sang sur le carrelage pour une simple crise cardiaque."

"Lorsque nous nous sommes rencontrés, je savais que je te ferai supporter une partie de ma souffrance. Mais j'étais égoïste. Je voulais partager ton amour à tout prix, même si cela signifiait que tu devais partager ma douleur."


lundi 1 janvier 2018

Des Bleus

 Septeuil (78)

 Île d'Arz en Bretagne

Place des Vosges à Paris

Alexis VASSILIKOV ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant par Bernard PROU


Récit de la vie du fils de Maupassant entre France et Russie au début du XXe siècle. Passionnant ! Génial ! Ce livre avait été chaudement recommandé à sa sortie par Gérard Collard.
Une pépite de Bernard PROU !

 "Un gaillard, ce Maupassant ! Jouisseur, paillard et ripailleur, à la carrure d’athlète et aux coups de gueule redoutés. Admiré par une foule de lecteurs enthousiastes et vilipendé par une méchante meute de critiques qui aboyaient dès qu’il publiait un recueil de nouvelles."

"La révolution pour laquelle nous nous sommes engagés est vidée de son sens. Un tsar rouge remplace un tsar noir."

"Par vocation, le bagne concentrait la canaille. Dilués à petite dose parmi les truands, les parasites formaient une population bigarrée. En vrac, les ennemis du peuple et les mauvaises herbes du régime : marginaux, oisifs, poètes et philosophes."

"Nous vous avons jugé digne de devenir franc-maçon et de former un anneau de cette chaîne qui symbolise notre union. Ces mains unies vous annoncent que nous ne vous abandonnerons jamais.
Mais ne vous y trompez pas ! La vie nous enseigne qu'en dépit des visages avenants que nous côtoyons, se dissimulent parfois dans l'ombre, nos adversaires les plus perfides. Vous pouvez vous demander s'il en est de même en franc- maçonnerie ?
Afin de vous en assurer, veuillez-vous retourner et regardez ! "

"Sur cette terre de nulle part, sur cette île de naufragés médusés dans un océan de solitude les corps abdiquaient et les esprits divaguaient, au cours des jours inachevés et des nuits avortées."

"Cruel, le destin lui octroyait des heures, voire des jours de totale intelligence afin qu'il mesure pas à pas le chemin de la dégénérescence."

Point Cardinal de Léonor de RÉCONDO



Laurent est marié et a deux enfants, un bon travail, des amis pourtant il n'est pas heureux.

"Combien de temps faut-il pour être soi-même ?"

Laurent est une femme au fond de lui. Comment vivre avec ça, comment l'apprendre à ses proches, ses collègues ? Ce "Point Cardinal" à la quête de soi.
J'ai beaucoup aimé, j'ai été troublée et suis heureuse de ne pas à avoir eu ce genre de dilemme !! Une approche très humaine de Léonor de Récondo.

"Parce que le bonheur, ça ne dit rien, ça se tait."

"La vraie question est là. Doit-on être ce que voient les autres, être tel qu'on nous a aimé ? "

"Tout nous pousse à nous déterminer. À le faire haut et fort. Décliner son identité. Je suis indéterminée, mon corps est un compromis. Je ne suis plus celui de ma carte d'identité, et Lauren n'existe pas officiellement. Si je ne me définis pas, suis-je vraiment ? "

"Combien de temps faut-il pour être soi-même ? Et je voudrais demander cela à tous ceux qui n'ont pas à changer de sexe. Combien d'années, de décennies, pour être en adéquation ? Adéquation de corps, adéquation de rêves, adéquation de pensées, avec ce que nous sommes profondément, cette matière brute dont il reste quelques traces avant qu'elle ne soit façonnée, lissée, rapiécée par la société, les autres et leurs regards, nos illusions et nos blessures. "

"J'ai longtemps cru qu'être père me suffirait pour rester homme. "

"Je croyais que l'amour suffirait à leur faire accepter.Comment ai-je pu m'aveugler à ce point? "

"Retrouver sa classe de petite section, l'ingénuité et la bienveillance des enfants la réconfortent. Les sourires, l'innocence, même leurs cris, lui font du bien. Vous êtes des enfants, vous ne trompez pas. Pas encore. "

"On ne sait jamais d'où viennent les coups, et les pires viennent souvent des proches. "
 
 Et dédicacé s'il vous plaît !! #fière
 
 

14-14 de Silène EDGAR et Paul BEORN


Récit d’une correspondance entre deux collégiens séparés par cent ans. Très bonne histoire, qui plus est instructive! Je file consulter le dossier pédagogique sur castelmore.fr
Merci Elaia !💞

 
"J'ai l'impression que les adultes oublient complètement ce que c'est que d'avoir treize ans, comme s'ils avaient perdu leur mémoire d'enfant en grandissant."

 "Ce ne sont pas les paroles qu'il voudrait prononcer mais, quand on est en colère, on n'a pas le choix des mots. Ceux qui nous viennent à la bouche, ce sont les plus pointus, les plus méchants, ce ne sont jamais les plus vrais."

"C'est donc cela l'amitié, être si proche l'un de l'autre qu'on vit avec lui, qu'on ne pense qu'à l'aider et à lui confier ses secrets"

Sur la route des sorcières vers Zugarramurdi

Au Pays Basque, au XVIIè siècle, l'inquisition a fait des ravages. 

Une jolie balade nous permet d'entrer dans de jolies grottes, de longer la rivière, d'admirer de magnifiques châtaigniers et de suivre des troupeaux de brebis pour finalement atterrir en Espagne sans l'avoir vraiment voulu. :)

Un beau souvenir qui mérite qu'on s'attarde à Zugarramurdi la prochaine fois !