dimanche 11 août 2019

"La Vie d'une autre " de Frédérique DEGHELT


Après "La Grand-mère de Jade", "Libertango" et surtout "Les Brumes de l'apparence", je n'ai pas hésité à lire "La Vie d'une autre" et je ne suis pas déçue même si ce n'est pas mon préféré.
Encore un livre qu'on déguste jusqu'au bout avec gourmandise.

Imaginez ! Marie a 25 ans, elle vient de rencontrer son amoureux et commence un job. Et, elle se réveille 12 ans plus tard avec aucun souvenir de ce qui s'est passé dans l'entrefait !
L'angoisse !

C'est un roman poignant sur la vie en général et sur nos choix.

Quelques morceaux de... choix :

"Le chagrin est une blessure qui demande à saigner pour pouvoir guérir."

"J’expérimente le défaut principal de ce pays : ici, on est ce que l’on fait. Quand on ne fait plus rien, on n’est plus rien."

"Ne pas se sentir belle dans le regard de l'autre, ne plus avoir d'importance à ses yeux, être absente de sa lumière, est la plus certaine des fins."

"J’essaie juste de suivre ce conseil que donnait ma grand-mère : ne jamais s’endormir sans penser que demain tout ira mieux."

"On dit toujours que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, mais on devrait ajouter que ce qui nous mine quotidiennement finit par nous tuer !"

"Vous connaissez sûrement l'histoire extrêmement bourgeoise que l'on raconte sur la longévité des couples : c'est un petit vieux et une petite vieille de quatre-vingt-seize et quatre-vingt-dix-huit ans qui demandent le divorce. Et l'avocat étonné leur demande : " Pourquoi divorcer après tant d'années de vie commune ?" Le plus sérieusement du monde, ils répondent : " On attendaient que les enfants soient morts." C'est terrible, dis-je tout en riant. Oui, c'est effectivement ce qu'on pense quand on nous la raconte. Et elle fait plus ou moins rire selon les personnes. Mais notez tout ce qu'il y a d'espoir sur la vie qui reste. Et c'est cela, Marie, que dit cette histoire plus philosophique qu'il n'y paraît : à tout âge, quelles que soient les convenances stupides d'un environnement ou d'une morale, on a encore droit au bonheur quand on s'est trompé."

"Aimer, c'est ne rien exiger."

"Il m'a couverte, protégée. Je me suis sentie bien avec lui. Et je sais maintenant que ce que je ressens à son égard n'appartient pas à la sphère des sentiments amoureux, mais à celle de l'intimité."

"Ai-je été réellement trahie (...)? En quoi ? Trompée ? C'est un mot que je n'aime pas. Il ne correspond pas au plaisir d'être ensemble. Il me semble qu'il fait référence au moment où l'amant désaime et laisse place au propriétaire qui se fâche."



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