jeudi 13 mars 2014

"Combien de fois je t'aime" de Serge JONCOUR



Recueil de nouvelles autour de l'amour. Toutes les formes d'amour. Impossible de rester insensible à la plume de Serge Joncour. Je continue ma progression dans ses écrits (complètement au hasard sans rien lire comme critique auparavant) et je suis conquise.  Combien de vies a-t -il déjà vécues pour savoir ressentir et transmettre tout cela ? 
 Juste Merci !

Quelques uns de mes passages favoris : 

"Dans le fond, elle n'a pas tort de me laisse seul ainsi, de me laisser savourer le manque, un amour ça se vit chacun de son côté, aimer c'est une partition de soliste, aimer c'est un mouvement de l'intérieur, aimer c'est vivre des tas de petites choses rien que pour soi, aimer c'est rayonner de l'éclat intime d'une lumière qu'on s'invente à deux et qui est là même s'il n'y a que soi. "

"La peur de perdre l'autre, elle n'est jamais aussi forte que quand on ne le possède pas vraiment. "

"L'avenir nous tendait même des teintes enviables, on en venait à se dire qu'après tout on pouvait être un homme sans être un père, une femme sans être mère, on participait de pensées simples, on raisonnait dans le limpide, on s'imprégnait du décor, de la transparence parfaite de l'air, oui c'est ça encore une foison ne serait pas comme tout le monde..."

"Tu le vois bien, se perdre ensemble c'est déjà ça, une moindre forme de vie à deux, seuls, mais à deux."

"T'avais l'impression que je savais des choses, que j'avais de l'expérience, tu parles, le passé est une fatigue qu'en finit pas de creuser, alors je polissais des souvenirs pour m'y voir plus brillant, mais déjà tu ne m'écoutais plus, tu me prenais la bouche..."
"C'est pas que j'oubliais mon âge, c'est juste que je l'avais paumé, comme tout le reste, c'est le privilège de ceux qui ne savent plus où ils en sont, par moment, de ne plus penser."

"On se prenait comme un fruit volé à l'étal."

"On se collait, on se tenait les mains barrées dans leur hasard, c'est ce que tout le monde fait, tout couple fait ça, avec sa musique à soi, sinon que nous deux, on allait jusque là, à faire l'amour comme on ne fait que passer..."

"Ton rire me libérait de mes volées de corbeaux noirs."

"L'enfant est comme un centre de tout, à deux ans à peine, il baigne dans l'intemporel. Il est loin de se rendre compte, mais un jour il recherchera le souvenir de ces sensations-là, ce confort d'être entouré, les grands lits froids et les oreillers de plume d'oie, l'odeur du feu de cheminée, tout ce qui pour lui n'a pas de sens, d'ici trente ans relèvera de la féérie totale. "

"A l'avenir on sait qu'on sera vivant certes, mais d'une façon absolument consciente quitte à s'en émerveiller toutes les deux secondes."




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