Un fabuleux roman qui allie à la perfection le réel et l'imaginaire à cette époque que j'apprécie beaucoup le XIXe siècle.
A l'instar de Bernard Prou et de son "Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse de la vie du fils de Maupassant", Gaëlle Nohant nous plonge dans ce Paris de mai 1897 au moment du tristement célèbre incendie du Bazar de la Charité et nous permet de côtoyer des personnages aussi bien réels que fictifs. Mais rien ne nous permet de faire la part des choses. On ressort ainsi de notre lecture, avides de savoirs. Est-ce vrai ? Qu'est ce qui l'est ? Qu'est qui ne l'est pas ? On aimerait tellement croire à certaines vérités romanesques ! Et puis tous ces événement se passent en même temps que ce fléau du moment : la tuberculose. Ce n'est pas sans nous interpeler sur ce que nous vivons en ce moment : le covid 19.
Depuis petite, comme beaucoup d'entre nous du reste, j'ai admiré Sissi : cette princesse de Bavière au coeur simple et tendre. Alors forcément, quand à Dreux on a le gisant (que dis-je ? Les gisants !) de sa soeur Sophie, Duchesse d'Alençon qui a péri lors du l'incendie du Bazar de la Charité. On a envie d'en savoir davantage !
Quand en plus de cela, une amie s'intéresse d'un point de vue artistique aux dits gisants de la Duchesse et en fait un livre alors on est comble : "D'un Gisant l'autre" de Valérie Montalbetti-Kervella
Quelques belles phrases :
"Sa bouche s'était imperceptiblement tendue comme pour accueillir un baiser, et il eut envie de lui donner ce baiser, d'entrer dans cette douceur, d'être l'inconsolable qui consolerait cette femme."
"J'y ai passé des heures inoubliables. Je n'y suis jamais retournée de peur d'abimer mes souvenirs."
"Son regard l'avait fait fondre comme les rayons d'une aube incendiée réveillent la forêt sous le givre."
"S'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi."
"Elle en était venue à aimer sa souffrance physique parce qu'elle accaparait par moment toute l'attention de son cerveau, la délivrant d'un mal plus souterrain."
"Et Paris était cette ville bouillante et mortifère ou plus de deux millions d'êtres espéraient ne pas se réveiller un matin en toussant."
"Elle avait des morceaux brisés dans le coeur, les secouer était douloureux."
"Son mariage relevait donc d'une erreur d'aiguillage, il n'en avait été que le passager attendant de descendre en gare."
"Derrière l'appât charmant, il y avait tout le reste, le piège soyeux, la tyrannie de velours, et surtout, SURTOUT, l'ennui le plus profond."
"Il la fixa calmement, et leurs solitudes s'effleurèrent et se reconnurent."
"Le Paris des quartiers chics, celui qui s'amusait, dansait et aimait être effrayé et choqué et dont le principal souci était de tuer l'ennui, avait pris le deuil."
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