jeudi 15 juin 2017

"Danser au bord de l'abîme" de Grégoire DELACOURT


Ce n'est pas le roman qui m'a le plus touchée de Grégoire Delacourt mais j'ai quand même beaucoup aimé !!



L'histoire : Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d’un homme dans une brasserie.


Aussitôt, elle sait.




Quelques passages superbes :


"C'est étonnant, parfois, les vies que les autres vous prêtent. La façon dont ils se racontent votre histoire. "




"Le désir, c'est cette tâche qui apparaît là où elle fait le plus mal. Plus on essaie de l'enlever, plus on frotte et plus la tâche augmente. Elle devient une obsession, visible de tous, jusqu'à être indélébile. Jusqu'à faire partie de nous. La résistance ne fait qu'augmenter le désir. Il prend possession de nous. "




"Je n'ai pas connu la colère.


Je n'ai pas ressenti de rage. Pas lacéré ma peau avec des silex.


J'ai eu une tristesse dégradante.


J'ai perdu beaucoup de mots.


J'ai eu un deuil curieux, sans contrepoids, et je suis devenue le deuil de lui-même."




"Je le regarde. Je ne pleure pas. Les larmes n'ont jamais rien fait pousser. "




"Les larmes sont un langage qui ne peut être compris que par celui qui a déjà pleuré. "




"Je sais maintenant que le deuil est un amour qui n'a plus d'endroit ou se loger. "




"Je crois que l'on "trébuche" amoureux à cause d'une part de vide en soi. Un espace imperceptible. Une faim jamais comblée. "




"La durée n'est pas une vertu de l'amour, l'intensité si. "




"En cherchant l'origine de mes failles, je découvre avec amertume que nos souffrances ne sont jamais profondément enfouies, nos corps jamais assez vastes pour y enterrer toutes nos douleurs. "




"Nous sommes davantage faits de ce qui nous a traversé que de ce qui nous est resté. "




"Payer pour ses pêchés, c'est leur laisser avoir le dernier mot."




"Les espérances ne suffisent pas, elles sont la négation de l'instant. "




"Mais a-t-on besoin de toujours tout savoir? On veut juste se perdre. On cherche la chute. Celle qui donne des ailes. L'illusion sublime. On rêve toutes d'un instant parfait. La trajectoire merveilleuse qui mène à l'écrasement"




"Certains jours, assise sur le sable, je pleurais. Alors je courais dans la mer noyer mes larmes et je sais, depuis, pourquoi la mer est salée. "




Et encore et encore...
Merci Marlène pour le prêt. :*

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