mercredi 3 juin 2020

Vu de Serge Joncour


La vie quotidienne pas si banale d'une famille de paysans et une critique acerbe des médias. Truculent et burlesque à souhait. Un roman de Serge Joncour qui m'avait échappé ! Une vraie gourmandise.

Un passage qui m'a plu et il y en a pléthore !
"Misère que toutes ces sécrétions, des fluidités de toutes sortes, émanations d'autant plus discriminantes que c'est au raffinement du camouflage que s'avère la véritable stature sociale. De ce point de vue, comme on le dit dans la famille, mieux vaut sentir mauvais que l'eau de Cologne à dix sous. [...] dès lors qu'on est en voiture ressort de chacun une part d'animalité contre laquelle on ne peut rien. Et bien qu'il existe toute une cosmétique automobile, un tas de dispositifs qui vont du feu rouge qui pendouille au sapin au menthol, de la rose sucrée à la chlorophylle en barres, pour subtils qu'ils soient, tous ces petits subterfuges dénoncent bien plus qu'ils ne parfument vraiment. C'est pourquoi nous autres, nous qui respectons trop les roses pour leur demander de couvrir nos odeurs de pieds, après vingt kilomètres de route on commençait à souffrir vraiment. Quoi q'on fasse, à six dans une voiture, ça a vite fait de sentir le confiné, d'autant que nous n'avions pas le droit d'ouvrir les vitres, ni la moindre aération, sans quoi le chignon de la grand-mère menaçait déconstruction."

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