jeudi 17 octobre 2013

Le Port de Saint Florent



Adieu

(…)
Déjà ma barque fugitive
Au souffle des zéphyrs trompeurs,
S'éloigne à regret de la rive
Que m'offraient des dieux protecteurs. 
J'affronte de nouveaux orages ;
Sans doute de nouveaux naufrages
Mon frêle esquif est dévoué, 
Et pourtant à la fleur de l'âge,
Sur quels écueils, sur quels rivages
N'ai-je déjà échoué ?
Mais d'une plainte téméraire
Pourquoi fatiguer le destin ? 
A peine au milieu du chemin, 
Faut-il regarder en arrière ? 
Mes lèvres à peine ont goûté
Le calice amer de la vie, 
Loin de moi je l'ai rejeté ;
Mais l'arrêt cruel est porté, 
Il faut le boire jusqu'à la lie ! 
(…)

Alphonse de LAMARTINE, Méditations Poétiques


1 commentaire:

Alain Niala a dit…

Très belle photo du port de Saint-Florent et très bon poème de Lamartine, un peu triste quand même, mais vrai !